Éternel et pourquoi pas?
Mais qu'est ce qui peut l'être?
Tôt ou tard, des questions
existentielles nous taraudent tous. Et plus particulièrement celle de la mort.
Comment va-t-elle nous prendre et surtout quand ? Notre arrogance
naturelle d’être humain tout puissant nous pousse également à nous demander s’il
restera quelque chose de nous, dans 50, 100 ou 500 ans, si notre souvenir
pérennisera dans la mémoire de nos proches, si l’on continuera d’exister pour
quelqu’un après notre trépas. Le fantasme impossible de l’immortalité restera à
jamais un rêve inatteignable pour nous. Mais peut-être existe-t-il une façon de
perdurer au-delà de la mort. Laisser une trace même infime peut être une source
de satisfaction. Nous ne sommes que de passage sur terre, celle là même qui
nous a donné la vie finit toujours par nous la reprendre. Seule notre œuvre
nous survivra.
L’art, la pensée, la spiritualité, la poésie, les pierres et
les végétaux sont éternels. Ce que nous immortalisons grâce à l’écriture, la
sculpture, la poésie, la philosophie, la peinture ou la photographie ont des
chances d’exister tant que l’espèce humaine perdurera et se tournera vers son
propre passé.
Ainsi,
j’ai essayé de redonner vie à l’ouvrage oublié de ceux qui ont travaillé avec
leurs mains, tentant ainsi de perpétuer leur œuvre.
La
mort symbolisée par la statue immobile et sombre contraste avec le rouge vif de la rose,
symbole de verdeur éclatante mais fragile. Le passé gravé dans la pierre côtoie
l’essence même de la vie,
Cette ambiguïté est reine dans les cimetières que j’ai
exploré, où se dresse avec insolence les végétaux au milieu des morts et des
pierres.
Alors que dans notre vie quotidienne nous ignorons notre
sort, les vestiges du passé règnent siècle après siècle. Les être humains non
exceptionnels ne durent guère. En revanche, l’art dépasse toutes nos
préoccupations. Il est à mon sens la réponse à la question de la mémoire, qu’il
soit manuel ou intellectuel.
Tout se fane, nous
sommes tous voués à un inéluctable destin. C’est à ceux qui restent de
perpétuer et de nourrir la production artistique de ceux qui ont disparu.
Je finirai par citer un sage inconnu qui résume en quelques
mots ma pensée et qui je l’espère, vous parler aussi : « ce que
l’on garde est perdu à jamais, ce que l’on donne est à soi pour
toujours. »
Texte de Mélanie ANCESCHI.